Comme à l’accoutumée, à l’orée de la nouvelle année, les corps constitués sont allés présenter les meilleurs de l’année naissante au président du Faso. C’était ce 29 décembre 2017 à Kosyam. Les milliers de personnes ont par la voix de leur représentant, exprimé les bons souhaits du président non savoir avoir fait le bilan de l’année 2017 sur plusieurs plans. En réponse, le président a appelé à la responsabilité de tout un chacun pour trouver des solutions aux préoccupations des travailleurs sans hypothéquer l’avenir des futures générations.

Les corps constitués ont fait le bilan de l’année 2017 sur plusieurs plans. Depuis maintenant quelques années, le terrorisme est évoqué à chaque présentation de vœux. Le représentant des corps constitués, Alain Thierry Ouattara, secrétaire général du gouvernement a ainsi rappelé que le Burkina Faso a été une fois de plus la cible des attaques terroristes et des narcotrafiquants, surtout dans sa partie septentrionale.

Les Forces de défense et de sécurité et les populations civiles continuent le payer un lourd tribut. Tout en saluant les efforts du gouvernement à venir à bout de l’hydre, le secrétaire général du gouvernement a invité le gouvernement à doter les FDS de ce qu’il leur faut pour casser les forces du mal.


Alain Thierry Ouattara a aussi félicité le président du Faso et son équipe qui ont maintenu la croissance estimée à 6,4% avec la mise en œuvre du PNDES. Il les a exhortés à maintenir le cap pour répondre aux besoins pressants des populations.

Par contre, 2017 aura été une année difficile pour le Burkina au plan agricole, avec notamment le déficit pluviométrique qui a occasionné un déficit céréalier dans plusieurs parties du territoire. De ce fait, les corps constitués appellent Roch Kaboré à anticiper en prenant des mesures pour éviter la famine. Les mouvements sociaux, la réconciliation nationale et bien d’autres sujets ont été évoqués par les corps constitué qui ont, somme toute, formulé des vœux de santé, de paix, de joie et de prospérité au président et à sa famille.

Le président du Faso sonne la fin de la récréation


Le président Roch Kaboré s’est dit « sensible » aux vœux formulés à son endroit et à celui de sa famille. En retour, il a souhaité une année 2018 de bonne santé, de bonheur et de plein accomplissement dans les profondes aspirations des corps constitués.

Il a eu une pensée pour la bravoure et l’abnégation des forces de défense et de sécurité dans la sécurisation du Burkina, dans un contexte de menaces transnationales. Le Burkina Faso avec les pays voisins, vont continuer à mutualiser leurs efforts pour faire face au terroriste qui annihile les efforts de développement, a-t-il rassuré.

« Notre pays aurait pu donner une plus grande amplitude à sa croissance économique et aux investissements dans les secteurs prioritaires et productifs, n’eut été d’une part, les défis sécuritaires, et de l’autre, les grèves à répétition dont les conséquences sont dommageables pour l’économie nationale », a reconnu le locataire du palais de Kosyam.

Il a par ailleurs rassuré qu’un plan de riposte à l’insécurité alimentaire a déjà été élaboré par le gouvernement pour faire face à la période de soudure.


Le point saillant de son discours aura été sur les mouvements sociaux. « L’année 2017 a été marquée par de nombreux mouvements sociaux qui se sont traduits par des sit-in et des grèves à répétition, par moments, dans le non- respect de la législation en la matière », a introduit le président du Faso avant de poursuivre que ces « derniers jours, des élèves et des jeunes, sous prétexte de soutenir les mouvements de grève des enseignants barrent les routes et bloquent le trafic national et international avec tous les désagréments et les conséquences fâcheuses qui en découlent notamment aux plans économique, sécuritaire et de la mobilité »

En tout cas, il a prévenu qu’en matière de satisfaction des revendications salariales, il n’est plus possible de continuer à imaginer des solutions au cas par cas, en dehors d’une approche d’ensemble, à l’échelle de la fonction publique. C’est un impératif de justice sociale et d’équité que je me dois de faire absolument et nécessairement respecter.

De ce fait, le président a lancé un appel aux syndicats de l’éducation pour observer la plus grande retenue, dictée par le sens de la responsabilité, car il s’agit de l’avenir immédiat de l’école burkinabè et donc de celui de nos enfants ».

De façon générale, Roch Kaboré a invité les partenaires sociaux à la modération, à une réflexion globale pour trouver les solutions appropriées aux préoccupations, sans hypothéquer l’avenir des générations présentes et futures.

Tiga Cheick Sawadogo

Lefaso.net

Photos : Présidence du Faso

Source: LeFaso.net