L’archidiocèse de Ouagadougou aura un musée en décembre 2019. Ce projet, monté et conduit par un Comité composé majoritairement de laïcs, permettra au public de découvrir l’histoire de l’Eglise catholique du Burkina à travers des objets utilisés par les premiers religieux blancs qui ont apporté l’Evangile aux Burkinabè. L’information a été rendue publique ce jeudi 28 février 2019 par Monseigneur Léopold Ouédraogo, évêque auxiliaire de Ouagadougou, au cours d’une rencontre avec les hommes de médias.

L’Eglise soufflera ses 125 bougies en 2025. Après plus d’un siècle d’existence, il est normal, sinon important, pour elle de constituer sa mémoire pour les générations futures. L’idée est toute trouvée : construire un musée. Pour cela, des hommes et des femmes d’église mais aussi des laïcs s’attèlent à faire de projet une réalité. « Parfois témoin ou actrice de l’histoire de notre pays, l’Eglise au Burkina et à Ouagadougou regorge d’énormes potentialités historiques, culturelles et religieuses. Toute cette richesse demande à être conservée et protégée pour la postérité. Le projet de création d’un musée répond à cet impératif », a indiqué Mgr Léopold Ouédraogo, évêque auxiliaire de Ouagadougou.


La résidence de Mgr Thévenoud comme site pour le musée

Le musée sera réalisé dans l’enceinte de la cathédrale de Ouagadougou. Il occupera les locaux du palais épiscopal de Mgr Joanny Thévenoud, premier évêque de Ouagadougou. « Construit en 1947, ce bâtiment aux couleurs et à l’architecture bien caractéristiques est lui-même un monument historique, symbolique, touristique et muséal », a expliqué le conférencier.


Le musée aura pour missions, entre autres, de collecter, conserver et diffuser les témoins matériels et immatériels d’importance religieuse, scientifique, culturelle, ethnographique et artistique pour la communauté chrétienne catholique, de veiller à la bonne conservation des collections de l’archidiocèse de Ouagadougou, etc.


Des objets de piété utilisés par les premiers pères blancs au Burkina Faso

Le musée va abriter des objets d’arts, iconographiques et livresques sur l’histoire de l’Eglise au Burkina, des collections liées à la naissance du christianisme au Burkina, celles illustrant la rencontre entre le catholicisme et les cultures locales, ainsi que des photos sur des édifices religieux et de personnalités ayant marqué la vie de l’Eglise.


Les instruments de musique, les premières transcriptions en langues locales, les documents sur les us, coutumes et traditions locales rédigés par des missionnaires mais aussi des nationaux seront également exposés dans le musée. Des supports phonographiques, audiovisuels sur différents pans de l’histoire de l’Eglise, des soutanes, étoles, chasubles, dalmatiques, calices, ciboires, clochettes, etc. utilisés dès les premiers moments de l’Eglise catholique ainsi que d’autres objets seront exposés pour le public.


Subdivisé en plusieurs phases, le projet devra voir le jour en décembre 2019. Déjà la première phase, d’un coût estimatif de 50 millions de francs CFA, va permettre de restaurer le bâtiment qui va abriter le musée, de mettre sur pied le premier groupe qui va s’occuper de la gestion de la galerie. « La réalisation du projet demande la contribution de tous les filles et fils du Burkina. Catholique ou pas, toute personne qui désire apporter un soutien au projet sera la bienvenue. Pour cela, nous irons vers d’autres confessions religieuses afin de les intéresser à ce que nous allons faire », a indiqué Naaba Saaga 1er d’Issouka, membre du Comité de réflexion sur le projet.


Permettre au musée d’exister

Une chose est de créer un musée et une autre est de le faire vivre. Dans le souci de rendre le projet pérenne, ses initiateurs ont déjà concocté des actions qui seront posées afin d’inciter le public à le visiter. Il s’agit déjà entre autres de l’ouverture quasi permanente du musée au public et des actions de communication afin de montrer au public son contenu. Le prix d’accès sera de 500 FCFA pour les nationaux et de 2000 FCFA pour les étrangers. Des visites individuelles et collectives seront possibles.

Jacques Théodore Balima

Lefaso.net

Source: LeFaso.net